mardi 18 octobre 2011

La chirurgie

Après avoir prié, et en discutant avec mon conjoint sur la meilleure décision à prendre, il m’a sagement proposé ceci : (1) dans un premier temps, faire la tumorectomie suivie de la radiothérapie sur le sein touché (comme c’était prévu dès le départ) et (2) dans un deuxième temps : atteindre quelques mois pour que la peau puisse se récupérer des effets secondaires de la  radiothérapie et faire la mastectomie bilatérale avec reconstruction immédiate des deux seins dans une même chirurgie.


Après avoir discuté avec les médecins sur cette résolution que nous avons prise ensembles, toute l’équipe médicale s’est réunie et a analysé mon cas (parmi d’autres). Ils ont été d’accord et nous ont rassurés que les quelques mois que je devrais attendre pour la deuxième chirurgie ne représente pas de grand risque pour ma santé, vu que la radiothérapie et l’hormonothérapie préventive vont avoir lieu dans mon traitement.

Ma chirurgie a donc eu lieu le 18/10/2011 à 13h00 à l’hôpital Tenon. J’ai été hospitalisée la veille pour faire un repérage sous échographie lors duquel un fil métallique a été introduit dans la tumeur afin de guider le médecin durant l’intervention. La chirurgie a duré approximativement 2 heures. Je me suis réveillé avec un « redon » (petit drain multi perforé) accroché à mon aisselle et dans lequel coulait du sang et de la lymphe.  J’avais au total trois cicatrices : une première au niveau du cathéter qui a été enlevé, une deuxième sur le sein (un trait de 3 cm sur le rayon de l’auréole) et une troisième sur l’aisselle gauche dû au  curage axillaire (enlèvement préventif de 7 ganglions).

La chirurgie s’est très bien passée. Je sais que beaucoup de personnes ont prié pour moi ce jour-là et je suis sûre que Dieu a exaucé leurs prières car je n’ai ressenti aucun mal ni durant ni après la chirurgie (quand l’effet de l’anesthésie s’est fini). Je remercie ici tous celles et ceux qui ont pensé et prié pour moi ce jour-là.

Quelqu'un parmi vous est-il dans la souffrance ? Qu'il prie. Quelqu'un est-il dans la joie ? Qu'il chante des cantiques. Quelqu'un parmi vous est-il malade ? Qu'il appelle les anciens de l'Eglise, et que les anciens prient pour lui, en l'oignant d'huile au nom du Seigneur; la prière de la foi sauvera le malade, et le Seigneur le relèvera; et s'il a commis des péchés, il lui sera pardonné. Confessez donc vos péchés les uns aux autres, et priez les uns pour les autres, afin que vous soyez guéris. La prière fervente du juste a une grande efficace.
Jacques 5.13-16


Le lendemain de l’opération, j’ai reçu la visite d’une jeune infirmière très gentille. Elle m’a donné deux prospectus : un premier  sur lequel étaient illustrés des exercices à faire avec le bras pour que celui-ci retrouve toute son amplitude et souplesse d’avant, ainsi qu’un deuxième intitulé « Vivre comme avant » (http://www.vivrecommeavant.fr/) et sur lequel étaient enregistrées quelques informations destinées aux femmes subissant un curage axillaire. Cette phrase est restée dans ma tête : « Vivre comme avant ». J’ai pris ce message au sérieux car je voulais vraiment reprendre le rythme normal de vie et surtout récupérer l’utilisation de mon bras qui me gênait beaucoup. Suite au curage axillaire, mon bras est devenu enflé, lourd et un peu endormi.   Il fallait donc prendre un certain nombre de précautions afin d’éviter que le bras devienne gonflé à cause l’absence des ganglions, et ceci à vie, à savoir :
  • Ne pas soulever des poids lourds ;
  • Ne pas porter des bijoux trop serrés sur le bras traité ;
  • Ne pas faire de prise de tension, ni de prélèvement sanguin ou d’injection sur le bras traité ;
  • Faire attention aux griffures et morsures des animaux domestiques ;
  • Eviter les coups de soleils;
  • Désinfecter le bras immédiatement suite aux piqûres, brûlures ou coupures.

Aussi, je devais désormais avoir dans mon portefeuille une petite carte contenant des précautions à prendre en cas d’urgence (personne à contacter, pas de prise de tension ni de sang sur le bras traité, etc.).

J’avoue que la sensation de lourdeur et d’immobilité du bras me préoccupait un peu. J’avais peur que mon bras devienne un handicap. C’était comme si j'avais un poids constant qui tirait le bras ver le bas. J’ai donc décidé de m’appliquer régulièrement aux exercices qui m’ont été conseillés même si parfois ils me faisaient un peu de mal au niveau de la cicatrice.

La chirurgienne qui m’a opéré  venait me voir tous les matins avec un grand sourire. Elle m’a autorisé à quitter l’hôpital le vendredi 21/10/2011. Après l’enlèvement du drain, j’ai eu une sorte de « poche de liquide » qui s’est formé sur mon bras et cumulait de la lymphe. Le dimanche d’après avec mon conjoint, nous avons décidé de faire de la marche à pied. J’ai donc marché pendant 6 heures à Paris. Ceci afin de stimuler la circulation du sang dans mon corps car j’avais été allongée pendant une semaine à l’hôpital sans pratiquer aucun exercice physique. Cette balade à pied m’a fait énormément du bien. La poche de liquide a disparu et mon bras est devenu beaucoup plus léger. J’ai donc compris l’importance de l’exercice physique pour la circulation de la lymphe dans le corps.

samedi 1 octobre 2011

Le résultat de la recherche génétique

Comme j’ai expliqué sur l’article concernant la recherche génétique, j’ai fait une prise de sain qui a été envoyé au laboratoire pour une recherche de mutation génétique sur les gènes BRCA1, BRCA2 et RAD51C.

Le résultat de cet examen a accusé une mutation délétère «c.5616_5620del, p.Lys1872AsnfsX2 » sur le gène BRCA2. Il faut savoir qu’une mutation sur le gène BRCA2 est moins importante que sur le gène BRCA1, mais que tout de même les médecins conseillent les patientes porteuses d’une mutation de faire une mastectomie bilatérale (c’est-à-dire, enlever les deux seins) suivie de l’enlèvement des ovaires après l’âge de 45 ans. Cependant, la décision finale appartient à la patiente…

Il fallait donc prendre l’une des décisions suivantes :
  1. Enlever uniquement la tumeur et faire de la radiothérapie sur ce sein (comme c’était prévu dès le départ) ;
  2. Enlever le sein atteint et faire de la radiothérapie sur l’endroit où se trouvait le sein (et avoir une asymétrie en attendant que la peau soit récupérée après les rayons pour pouvoir faire la reconstruction) ;
  3. Ou encore (selon l’oncologue la solution la plus sûre) enlever les deux seins d’un coup et faire de la radiothérapie sur l’endroit où se trouvait le sein atteint (et ainsi ne pas avoir d’asymétrie mais pas de sein non plus).

J’avoue qu’apprendre cette nouvelle n’a pas été facile du tout. J’ai beaucoup pleuré, à commencer dans le cabinet de la généticienne qui m’a même proposé de prendre un rendez-vous avec la psychologue de son service. L’idée d’être sur une table chirurgicale pour enlever ma poitrine m’effrayait. J’ai eu un début de panique… j’imaginais le moment bien précis où le chirurgien arriverait avec son petit bistouri et commençait à couper ma peau, le sang qui coulait, l’image de mon corps allongé avec deux trous à la place des seins, puis la poitrine recousue avec deux corps étrangers à l’intérieur. Je me suis également posé des questions concernant l’asymétrie au cas où j’opterais pour la mastectomie unilatérale dans un premier temps ou encore à l’asymétrie des deux seins après la reconstruction… Cependant, après y avoir réfléchir avec du calme, je me suis rappelée de ce verset biblique : « …car votre Père sait de quoi vous avez besoin, avant que vous le lui demandiez. Matthieu 6.8». Dieu connait toutes les choses et Lui, avant moi, savais que j’avais cette mutation génétique car c’est Lui qui nous a fait. Et s’Il le veut, Il peut annuler toutes les prédispositions auxquelles est liée cette mutation. Je reste donc tranquille et attachée à la sûre conviction que Dieu est sur le contrôle de tout.

Mon corps n'était point caché devant toi, Lorsque j'ai été fait dans un lieu secret, tissé dans les profondeurs de la terre. Quand je n'étais qu'une masse informe, tes yeux me voyaient; et sur ton livre étaient tous inscrits les jours qui m'étaient destinés, avant qu'aucun d'eux existât.
Psaumes 139.15-16


La décision finale doit être prise pour le 06/10/2011 (date de mon prochain rendez-vous avec le chirurgien) et je prie pour que Dieu me montre la meilleure solution à prendre.

Jésus leur adressa une parabole, pour montrer qu'il faut toujours prier, et ne point se relâcher. Il dit : Il y avait dans une ville un juge qui ne craignait point Dieu et qui n'avait d'égard pour personne. Il y avait aussi dans cette ville une veuve qui venait lui dire : Fais-moi justice de ma partie adverse. Pendant longtemps il refusa. Mais ensuite il dit en lui-même : Quoique je ne craigne point Dieu et que je n'aie d'égard pour personne,néanmoins, parce que cette veuve m'importune, je lui ferai justice, afin qu'elle ne vienne pas sans cesse me rompre la tête. Le Seigneur ajouta : Entendez ce que dit le juge inique. Et Dieu ne fera-t-il pas justice à ses élus, qui crient à lui jour et nuit, et tardera-t-il à leur égard ?
Luc 18.1-7